Une drôle d'histoire s'est déroulée entre le 9 et le 11 juin dans la commune de l'Argentière-la Béssée.
Le tableau "Cayenne" interdit d'exposition par la gendarmerie le 9 juin 2016, saisi le 10, restitué le 11. Il s'agit d'une peinture réalisée par un des membres du CAHA.
Pour un motif subjectif, un procès d'intention et c'est grave.
Avant
Ctte affaire montre dans quel état d'esprit on se trouve. Sommes-nous en mode panique totale au point de vouloir voir en toute chose un ennemi intérieur ?
Le gendarme, suivi par le parquet m'a t'il dit, s'est attaqué à des droits fondamentaux pour lesquels tout le monde pleurait à l'unisson lors de Charlie-Hebdo.
Que s'est-il passé depuis ?
Après
La loi s'est attaquée à la liberté d'expression, aux lois qui régissent l'art (le maire FN de Hayange et les slips des statues lors de la visite des plénipotenciaires iraniens avaient déjà commençé à les entamer). Cela peut faire peur. L'affaire s'est terminée à cause de l'ampleur qu'elle prenait, mais sinon ?
La loi n'a pas outrepassé la loi, grâce et merci à tous à votre mobilisisation, mais quelle leçon faudra t'il tirer de ça. De garder les yeux ouverts dans un premier temps, que ce ne soit pas le signe annonciateur de tristes évènements.
Maintenant
Le CAHA invite maintenant les "bonnes gens" qui jettent si facilement la pierre, tous ceux qui ne se sont pas comportés correctement par leurs attitudes ou leurs paroles à en prendre de la graine. Cette "histoire" aurait pu aller plus loin et devenir plus grave et ne pas être à la gloire du département. Comme la THT.
Il est donc indispensable de connaitre les dérives fallacieuses des vendeurs du projet THT. Refuser d'écouter et laisser faire une situation où on nous a tous pris pour des idiots à qui on pouvait la faire, risque d'amener des choses dont personne ne veut.
Le déroulé de l'histoire vu par notre flibustier du CAHA
Depuis 4 ans j'expose des oeuvres au Radeau, un snack sympa au bord du plan d'eau de l'Argentière. L'année dernière j'ai créé cette peinture que j'ai exposé cette année à cet endroit, parce que c'était "fun" et en accord avec l'endroit, des bagnards qui s'évadent en radeau. Et rajouter un clin d'oeil du coup cette vieille chanson qui parle de Cayenne, en inscrivant "Vive les enfants de Cayenne, à bas ceux d'la sur'té".
Ce matin un gendarme venu au Radeau a trouvé que cette peinture représentait un outrage (à agent ? à autorité ?). Il demandé à ce qu'on retire ma peinture sous peine d'amende.
Le snack m'a rendu, dépité, mon "oeuvre", ne voulant avoir des problèmes avec "l'Autorité".
Je me suis rendu, en compagnie d'un témoin, à la gendarmerie demander des explications. On m'a dit que c'était un outrage, que cela amenait les paroles "mort aux vaches, mort aux condés" alors que j'ai évité cette polémique, n'étant pour la mort de personne. Disant que si le Radeau ou un autre lieu de la commune exposait cette peinture, il verbaliserait. Qu'il avait vu avec le parquet.
J'ai tenté de faire valoir mes droits "d'artiste" sans succès, que si je considérai ma peinture comme "oeuvre d'art" sa fille en ferait autant, et aussi m'a demandé "s'il prenait une photo de sa "bite", et qu'il s'excusait de dire "bite", aurait-il le droit de l'afficher sur la vitre de la gendarmerie ?" ce devant mon témoin.
J'ai eu affaire à de la subjectivité de la part d'un gendarme, d'un déni de droit. C'est l'oeuvre non pas de "l'autorité" mais d'un seul gendarme mais vu que c'est un représentant de celle-ci, il devrait se limiter à celle-ci, étant responsable de la brigade de la commune il met en cause non seulement sa brigage mais aussi tout le corps des gendarmes ainsi que la loi, qu'il est censé representé.
Je lui ai fait savoir que je n'en resterais pas là et m'a dit de faire comme je voulais.
Ma peinture ce n'est peut-être pas la joconde mais un moment j'ai cru avoir à faire à Henry de Lesquen.
J'ai un témoin de l'entrevue à la gendarmerie et environ cinq pour la saisie, et environ six clients du Radeau lorsqu'il a été ordonner au gérant d'enlever la peinture.
Le lendemain, je me suis posté avec mon tableau et une affiche disant : "Ce tableau est interdit d'exposition sur la commune de l'Argentière par décision d'un officier de police judiciaire. "C'est un outrage". et en petit "L'ignorance est une menace". Je suis resté plusieurs heures posté devant la mairie jusqu'à l'arrivée des gendarmes. Ceux-ci ont saisi le tableau et l'affiche et m'ont notifié une convocation en audition libre au titre "d'outrage à agent de la force publique". Notification que j'ai refusé de signer car je conteste l'outrage.
J'ai fait connaitre sur le web et dans les médias cette histoire et je prépare des courriers à qui de droit.
C'est une atteinte à l'art, mais aussi à la liberté d'expression et aux droits qui nous protègent, encore.
Message posté le 9 juin au soir sur un réseau social :
Demain matin aura lieu un outrage à la police, la gendarmerie, l'Autorité, le ministère de l'intérieur, l'état, la sécurité intérieure, le peuple français et la ligue des bonnes moeurs devant la mairie de l'Argentière-la-Béssée avec l'exposition d'une oeuvre controversée et interdite devant le public.
Que fera donc la gendarmerie ? Me verbalisera t'elle ? Confisquera t'elle ce dessin digne de sa fille de 7 ans ? M'enverra t'elle à Cayenne ?
Le résultat :
Une pétition est disponible :
Procureur de Gap: Justice pour El QuebeulsL'artiste El Quebeuls (Pierre Faye) vient de voir une de ses œuvres saisie par un gendarme de l'Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) au motif qu'il s'agirait d'un " outrage " : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10201691414044361&set=p.10201691414044361&type=3&theater L'œuvre en question illustre une chanson anarchiste de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, connue sous le titre Cayenne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cayenne_(chanson) Sur un tableau peint sur bois, El Quebeuls a illustré le refrain de la chanson : " Viv' les enfants d'Cayenne !
Et voilà, Cayenne n'a passé que 24h au bagne des oeuvres controversées.
Merci pour toute la mobilisation contre cette gigantesque farce.
Il faut donc garder les yeux ouverts, on ne sait plus jusqu'où ils peuvent aller.
Merci à tous pour le soutien, la pétition et les actions, inconnus bienvenus et amis très chers.
Depuis cet événement il y a eu la polémique de la fresque de Grenoble et l'interdiction de la chanson de Craonne par le secrétaire d'État Jean-Marc Todeschini.